Repas dégustation du 4 décembre 2005 chez Valérie et Eric
Menu du 4 Décembre 2005
• Introduction
• Velouté de potirons parsemé de girolles et lardons sous une chantilly salée
• Flan aux crabes
• Agneau à la romaine
• Purée de pommes de terre de grand-mère
• Plateau de fromages
• Tarte d’amandine
• Coupelle de brick
Les vins
Champagne Drappier brut non dosé
Robe légèrement rosé. Nez sur des petits fruits rouges. Un cordon très fin avec des bulles peu nombreuses et une bouche corsée, un champagne de table mais qui poasse aussi très bien à l’apéritif. Une révélation.
Ruster ausbruch Mantlherof 1983 (vin autrichien)
Robe vieil or. Nez complexe : encaustique, cire, orange amère. Bouche sans concentration excessive avec une nervosité rafraîchissante, des arômes de d’orange amère et de litchi. Sur des vieux liquoreux comme celui-ci, la sensation de sucrosité s’estompe.
Vin jaune Château d’Arlay 1996
Robe dorée, nez classique sur la noix verte. Bouche marquée par une acidité assez présente et une bonne longueur avec une finale sur la noix. On peut lui reprocher un certain manque de gras et de complexité.
Château La Tour Martillac 1996 Pessac-Leognan blanc
Robe dorée claire. Nez fumé avec une touche iodée. Bouche bien équilibrée entre gras et vivacité, en bouche des arômes de poire verte ou carambole. Excellent accord avec le flan aux crabes.
Gevrey La Combe aux Moines 1990 Philippe Leclerc
Un étiquette baroque qu’on verrait volontiers imprimé sur le blouson de cuir d’un Hell’s Angel faisant la nationale 66 avec sa Harley.
Robe grenat avec une frange orangée. Nez présentant une légère réduction puis s’épurant sur un registre de cuir. Bouche avec un caractère terrien typique des vins de Gevrey, une certaine rusticité de bon aloi. Le vin a encore de la réserve et des tanins, il est nettement plus convainquant que le Cazetier 1988 dégusté précédemment.
Châteauneuf du Pape Château Rayas 1995
Le dernier millésime vinifié par Jacques Reynaud !
Robe grenat profond, nez framboisé et minéral. En bouche un vin admirable qui réussit l’alliance entre concentration et finesse. Il ira très loin.
Pauillac Château Lynch Bages 1990
Robe grenat très foncé. Nez de poivron grillé, de tabac classique du bordelais. Bouche concentrée et puissante, grande longueur mais n’atteint pas le niveau de Montrose 1990.
Clos de la Roche vieilles vignes 1995 Domaine Ponsot
Robe rubis, nez sur la cerise à l’eau de vie avec des notes épicées. Bouche fine et moelleuse mais retenue et délivrant peu d’arômes. Un vin qu’on a du mal à comprendre. Les vins du domaine Ponsot ne « sortent » pas trop dans nos dégustations.
Tannat vintage Maydie Domaine d’Aydie 2002
Une curiosité, du tannat vintage. Nez puissant sur la mûre fraîche, bouche moelleuse sur ce fruit noir avec une grande longueur. Une belle réussite.
Pour finir, Laurent nous a fait le plaisir de nous relire son poème.
Que ce soit pour du rouge, que ce soit pour du blanc,
Que ce soit très tannique, moelleux ou pétillant,
Que ce soit pour goûter aux plaisirs de la table,
Que ce soit pour un trou tout à fait délectable,
Que ce soit dans le plus grand des recueillements,
Que ce soit pour la joie et le contentement,
Depuis dix ans déjà nous nous réunissons
Afin de nous pencher sur ce que nous buvons.
Combien de vins ensemble avons nous dégustés,
Je ne puis être sûr de pouvoir les compter.
Maintes dégustations avec thèmes nous fîmes
Qui de notre ignorance firent découvrir l’abîme.
Celle de Châteauneuf prit l’allure d’un drame
Car dans maintes erreurs, nous nous précipitâmes.
Bourgogne fut clamé, trouvant même un Ponsot
La suite montra que nous n’étions que des sots.
Mais laissons cela et tentons de décrire
Quels traits saillants de nous peuvent faire sourire.
Certains de la Syrah perçoivent les effluves
Repèrent le Mourvèdre dans le verre ou la cuve,
Mais s’esclaffent tout haut des nobles tanins zans
Qui dans les vins racés sont chaque fois présents.
D’aucuns en montagne hissent leurs beaux flacons
Et comparent leur ivresse avec celle des monts.
Leur science pour le vin est fort développée
Et pour les deviner nous a souvent trompés.
Il en est qui se plaignent du bouquet alcooleux
Qu’ils trouvent tout le temps dans les vins jeunes ou vieux
Mais si pour une fête, il faut honneur qu’on fasse,
L’alcool est oublié et leur cave trépasse.
D’autres pour les moelleux ont quelques aversions
Car le sucre est pour eux comme une régression.
Le rouge et lui seul trouve grâce à leurs yeux
Si toutefois son prix est assez onéreux.
Quelques grincheux grimacent de souvent percevoir
Un boisé trop présent, une réduction notoire
Et dans tout ce qu’ils goûtent ne peuvent s’empêcher
De trouver quelque chose qui va bien les fâcher.
Si l’un de vous messieurs ne s’est point reconnu
Les autres j’en suis sûr lui ouvriront la vue.
Maintenant il est temps de cesser tout discours
Car nous avons à faire durant ces quelques jours.
Levons donc nos verres, et pour dix ans encore,
Aux vins de toutes sortes, consacrons nos efforts.